Le bilinguisme

Le projet de Calandreta consiste à s’ouvrir à d’autres langues et cultures du monde, celle de la famille romane, en particulier. Calandreta a pour objectif d’installer les conditions d’un véritable bilinguisme en transmettant l’occitan. Pour cela, elle a choisi la méthode de l’immersion : la seule langue utilisée par l’enseignant en classe est l’occitan. L’apprentissage de cette langue se fait alors naturellement puisqu’elle devient outil d’acquisition d’un savoir. On considère trois stades dans l’acquisition d’une langue :

  • le seuil de compréhension
  • le seuil de communication
  • le seuil de conceptualisation

Le seuil de compréhension est, en général, rapidement atteint dès la petite section de maternelle par l’utilisation constante d’une langue dont le vocabulaire est en relation directe avec le vécu quotidien de l’enfant, ses centres d’intérêts immédiats et ses compétences.

Ce n’est que lorsque le seuil de communication a été atteint , en particulier au niveau des institutions pédagogiques (voir chapitre sur la pédagogie active), que l’échange entre l’enfant et l’enseignant peut se faire en occitan et que la langue prend son sens réel de véhicule d’enseignement et d’outil pour l’acquisition du savoir.

Le seuil de conceptualisation est en général atteint avant la fin de la scolarité maternelle. Ce n’est qu’à ce stade que l’enfant peut avoir une utilisation complexe de la langue, tant dans son rôle d’outil que dans son utilisation à des fins scientifiques (mathématiques par exemple).                    L’enfant est alors en situation optimale pour l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et des opérations mathématiques de base en occitan.

Les écrits travaillés en classe, jusqu’à la fin du CP, se font majoritairement en occitan.

Ceux-ci sont pour la plupart des productions d’enfants. En apprenant à lire en occitan, ils apprennent à lire. Le vocabulaire spécifique se fait en bilingue, même en mathématiques.

Le principe de l’immersion reste donc en vigueur en maternelle et en élémentaire.

Cette démarche pédagogique s’inspire de travaux linguistes et psycholinguistes (Claude Hagège, Jean Petit) et d’expériences d’écoles étrangères, Canadiennes en particulier, pratiquant le bilinguisme d’immersion.

Sur Albi, la suite de l’apprentissage occitan peut se poursuivre au Collège Bellevue qui reçoit déjà des élèves bilingues venant des écoles Rochegude et Monestiés. Un collège Calandreta a ouvert ses portes à Toulouse !